1ère édition de la semaine de la santé auditive au travail

L’association JNA, Journée Nationale de l’Audition, lance la première édition de la « Semaine de la santé auditive au travail » à l’occasion de la Semaine Européenne de la Santé et de la Sécurité au travail qui se tient du 24 au 28 octobre 2016. Elle lance pour cela un site dédié à cette semaine.

Il s’agit d’un nouveau rendez-vous national pour favoriser les démarches de Bien Etre au travail en intégrant la notion de « santé auditive » comme source de gains de santé, de bien-être et de performance au travail.

79 % des Français déclarent rencontrer des difficultés à suivre des conversations au travail à cause du bruit (Source enquête Ifop-JNA 2016). Alors que traditionnellement la gêne sonore est imputée aux secteurs dits bruyants du BTP et des industries de la métallurgie, près de 8 actifs sur 10 travaillant dans le secteur tertiaire se disent eux aussi impactés (Source enquête Ifop-JNA 2016).

Selon 7 Français sur 10, le bruit génère un état de fatigue (Source enquête Ifop-JNA 2016) et 90% des Français déclarent que le Bruit est un enjeu de santé publique. La gestion du Bruit et de ses impacts auditifs et extra-auditifs s’annoncent désormais comme un facteur clé de succès des démarches de Bien Etre dans les entreprises.

Aussi, l’association JNA lance la première édition de la « Semaine de la santé auditive au travail » à l’occasion de la Semaine Européenne de la Santé et de la Sécurité au travail qui se tient du 24 au 28 octobre 2016, et ce, pour soutenir les dirigeants, les Médecins du travail et tous les acteurs de la santé en entreprise dans leurs démarches Bien Etre et réduction du Bruit et leur proposer de nouvelles clés de réussite.

La santé auditive : un enjeu des démarches « Bien Etre » en entreprise

Les impacts du Bruit sur la santé auditive sont méconnus et sous-estimés. Le Bruit agit insidieusement comme un « agent toxique » sur la santé des salariés et celle de l’entreprise.

L’effet le plus visible : la surdité professionnelle dont la sinistralité n’est pas totalement connue car seul 1 Français sur 2 a réalisé un bilan complet de son audition à ce jour (Source : différentes études Ipsos –JNA).

Pour autant, selon le Ministère de la santé, la surdité professionnelle représenterait un coût de 100 000 euros par salarié touché. Cette estimation du coût public ne prend pas en compte les coûts générés par l’absence pour maladie professionnelle au sein de l’entreprise et les dysfonctionnements associés.

L’effet le moins connu : la fatigue auditive. Elle correspond à un déficit temporaire de l’audition qui va se caractériser par la sensibilité limitée dans le temps. Une exposition sonore continue au delà des seuils règlementaires de 80 dB pendant 8 heures peut générer une fatigue auditive, qui, au fur et à mesure de son installation, dans le cas où l’oreille reste soumise à exposition même en dehors du temps de travail, va engendrer une usure prématurée des cellules sensorielles de l’oreille.

Le coût social du Bruit a été estimé à 57 milliards d’euros

Le coût social du Bruit a été estimé par le Conseil National du Bruit à 57 milliards d’euros. Le coût social de la fatigue auditive n’est quant à lui pas encore évalué. L’association JNA révèlera, lors de la Semaine de la santé auditive au travail, les résultats d’un audit réalisé au sein d’un service administratif pilote.

Les effets les plus pernicieux du bruit : les effets extra-auditifs

Les effets du Bruit ne se limitent pas à l’appareil auditif, ni aux voies nerveuses et aux aires cérébrales spécifiques de l’audition. Du fait des interconnexions de toutes les voies nerveuses entre elles, les messages nerveux d’origine acoustique atteignent, de façon secondaire, d’autres centres nerveux et provoquent ainsi des réactions marquées au niveau d’autres fonctions biologiques ou d’autres systèmes physiologiques. En prenant en compte les effets extra-auditifs, il est alors possible d’agir sur les impacts connexes et de réduire les sources de risques cardio-vasculaires, de risques psycho-sociaux, de perte de vigilance source d’accidents du travail et de bien d’autres. Des impacts interconnectés qui sont à mieux considérer.

La santé auditive : un enjeu RH

La population active au travail est déjà marquée par les effets auditifs et extra-auditifs. L’omniprésence du bruit ainsi que les modes de consommation « du bruit » en dehors du temps de travail impactent l’état de santé des Français. Les troubles de l’audition sont de plus en plus fréquents (acouphènes : sifflements, bourdonnements dans les oreilles) ; les traumatismes sonores aigus s’accompagnent de pertes prématurées de l’audition et la presbyacousie (phénomène d’usure naturelle des cellules sensorielles de l’oreille avec l’âge) est de plus en plus précoce. Ainsi l’état de santé auditif de la population active est déjà entaché de ces évolutions négatives.

Avec le vieillissement de la population au travail, le phénomène de presbyacousie devient un sujet incontournable des politiques du Bien Vieillir au sein des entreprises.

La santé auditive en entreprise : un enjeu sociétal

Intégrer la dimension Santé auditive c’est agir en amont des risques de surdité professionnelle. Il s’agit non plus de lutter contre les émissions sonores toxiques mais de développer une politique de Bien-Etre au travail en intégrant toutes les conditions possibles pour développer la qualité de vie sonore et préserver la santé des salariés. Aujourd’hui le spectre d’analyse se réduit bien souvent « à la lutte contre les risques ». Cela reste une condition incontournable pour le respect des salariés mais non suffisante pour développer une politique de bien-être.

Au XXIe siècle, la santé auditive au travail s’annonce comme un argument clé. Jusqu’alors inconnus, les mécanismes de l’audition et leurs interconnexions avec les autres centres nerveux nous ouvrent des voies pour mieux développer les politiques de bien-être et donner du sens à la nécessité de la réduction des émissions et des expositions sonores. Le Bruit agit comme un agent toxique invisible aux impacts douloureux humainement et coûteux pour les individus, les entreprises et la collectivité.